Les bonnes résolutions, pourquoi ça ne marche pas ?

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“C’est décidé, cette année, j’arrête !”   ou à l’inverse “C’est décidé, cette année, je m’y mets”.  “J’arrête de fumer”, “J’arrête de m’énerver sur mon conjoint”, “Il faut que je regarde moins la télé et que je me couche plus tôt le soir”, “Il faut que je perde 20 kilos”…

Si une séance de yoga permet de récolter certains bénéfices de manière immédiate (relâchement de tension, détente, apaisement), certains de nos fonctionnements, qu’ils soient physiologiques, énergétiques, émotionnels ou mentaux sont plus difficiles à dépasser ou à “lâcher”.

Certaines évolutions demandent du temps et de la patience. Dans ce cas, c’est la régularité de votre pratique et la répétitivité qui va permettre un travail en profondeur et qui va faire la différence.

 

Mais Pourquoi est-ce parfois si difficile de changer ou de lâcher un comportement que nous savons pourtant limitant ?

Les comportements automatiques : des comportements de survie.

Toutes nos peurs, tous nos doutes, sont reliés à la première de toutes les peurs : la peur de la mort. Et notre inconscient est focalisé sur une seule mission : assurer à chaque instant notre survie en mettant en place des mécanismes de défense et de survie. Ces mécanismes sont complètement automatisés. Et notre bonne volonté, notre courage, notre détermination n’ont pas de pouvoir (ou du moins n’ont qu’un pouvoir très limité) sur ces automatismes.

La première chose à comprendre, c’est que, quel que soit le schéma de fonctionnement dérangeant, il a été mis en place pour sauver la vie à un moment donné. Le yoga dit que ces conditionnements sont personnels mais aussi héréditaires, liés à l’espèce, karmiques,… Nous sommes programmés par nos évènements de vie mais aussi par nos ancêtres, notre vécu in utero, nos vies antérieures…

Certains de ces conditionnements peuvent être très solidement ancrés en nous. Ils peuvent être en place depuis longtemps, ou avoir été une solution gagnante pendant longtemps pour l’individu. Ils peuvent être en place depuis des générations dans le clan de l’individu.

Tant que notre inconscient estime que nos automatismes ont une raison d’être, tant qu’il n’est pas convaincu que nous n’en avons plus besoin,  ces derniers se maintiennent en place, malgré nos bonnes résolutions et quels que soient les dommages collatéraux et désavantages.

Alors que faire ?

Je vous donne quelques idées qui m’ont personnellement été les plus utiles face à ce genre de problèmes.

1 : arrêter de lutter contre les comportements dérangeants : c’est gaspiller une énergie précieuse. En acceptant nos schémas (ils ont été mis en place inconsciemment pour sauver la vie) et en se libérant de la culpabilité, toute l’énergie gaspillée auparavant va pouvoir être investie de manière constructive, notamment pour …

2 : se poser les bonnes questions : voici les principales questions qui m’aident personnellement. Parfois je peux trouver la réponse toute seule, parfois je fais appel à un thérapeute ou un professeur ou formateur en qui j’ai confiance pour m’aider à trouver la réponse.

a)  Quand ? : par exemple : “Quand ai-je commencé à fumer ? Dans quel contexte ?”

ou   “Depuis quand ai-je ainsi des montées de colère ?”

b) Pourquoi ? : par exemple : Pourquoi ai-je eu un jour besoin de me mettre à fumer ? Que s’est-il passé ?

ou      “Pourquoi cela me met-il en colère ? Quelle mémoire est-elle réactivée dans ce contexte ?

c) Est-ce que ça a encore du sens aujourd’hui ?

 

Que peut nous apporter le yoga ?

Le yoga nous permet d’agir sur plusieurs niveaux appelés “corps” ou “enveloppes” :

le corps physique :

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Le corps enregistre les tensions et les mémoires des évènements. L’outil du yoga le plus directement lié au travail du corps est la posture : l’asana.Celui-ci agit directement sur les tensions musculaires, articulaires, nerveuses… ainsi que sur les organes.

le corps énergétique :

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A travers les exercices de souffle : le pranayama : nous agissons directement sur l’énergie, càd sur le métabolisme et sur les émotions. La respiration est ce qui nous permet de produire notre énergie, notre force vitale et d’harmoniser les différentes énergies qui nous animent. Elle est le seul système du corps humain qui soit à la fois conscient et inconscient. Le souffle est donc notre lien direct entre le monde extérieur et le monde intérieur, l’immatériel et le matériel, entre le conscient et l’inconscient. Les yogis disent que nous créons dans notre vie TOUT ce qui nous arrive en fonction de la qualité de nos énergies.

le corps mental :

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agitation intellectuelle? pensées envahissantes, pensées qui tournent en boucle ? discours intérieur incessant ? Petite voix intérieure qui vous dit des choses que vous n’aimez pas entendre? Si vous voyez de quoi je parle, alors les présentations avec le corps mental ne sont plus à faire… Cependant, soyons reconnaissant envers lui car le corps mental est le gardien de notre survie. Ordinateur central (cerveau) recevant les informations extérieures par nos différents sens, ce joyeux luron est le disque dur de toutes nos programmations et c’est avec les informations contenues dans cette bibliothèque qu’il gère notre survie à chaque instant. Il a tellement de boulot qu’il n’a qu’une possibilité pour être suffisamment rapide et efficace : l’automatisation. C’est ce qu’on va appeler dans d’autres jargons l’ “inconscient”. Les principaux outils pour agir sur le corps mental sont :

– les pratiques de retrait des sens (pratyahara) : qui consistent à “couper” les sens des informations extérieures pour les diriger vers la perception intérieure

– les exercices de concentrations-méditations : focaliser son attention sur une chose bien précise, observer les moments et mécanismes de “fracture” où l’agitation reprend…

Un des objectifs du yoga est de calmer l’agitation mentale, le discours intellectuel et calculateur pour pouvoir appréhender le monde par une connaissance directe qu’on appelle “intuition”, “sagesse”. Cette forme d’ “intelligence” ne pèse jamais le bien et le mal : elle sait, simplement. Elle est représentée en yoga par une quatrième enveloppe : le corps de sagesse.

 

J’espère que cette description vous donne une meilleure idée des enjeux d’une pratique de yoga. Ne voyez pas maintenant chacune de vos séances comme un enjeu capital et solennel. L’amusement et la légèreté sont toujours présents et indispensables.

Simplement, voilà pourquoi certaines choses peuvent prendre du temps. Grâce au yoga, nous agissons sur des mémoires profondes, anciennes, auxquelles nous nous accrochons sans même nous en rendre compte.

Vos meilleurs atouts sont la régularité et la répétitivité : pas forcément beaucoup mais souvent, régulièrement.

Pour cela, je vous donnerai bientôt quelques trucs sur le fait de créer un “cadre” pour la pratique.

 

Je vous souhaite une très bonne année 2015 et bon yoga !

 

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