Comment avoir une pratique vraiment efficace : la synchronicité

La synchronicité en yogaPendant plusieurs années, comme beaucoup de personnes pratiquant le yoga dans nos contrées, je n’ai pratiqué que des postures (ou presque …). Etirer, assouplir, fortifier, aligner le mieux possible le corps dans la posture… Cela m’a procuré déjà pas mal de bénéfices. Mais au bout de quelques temps, j’ai eu l’impression de passer à côté de quelque chose. Je savais bien intellectuellement que le yoga poursuivait d’autres buts que de la simple gymnastique. Je connaissais aussi cette phrase : “Aligner le corps physique, énergétique et mental” mais sans parvenir à lui donner du sens très concrètement. Et puis un jour, j’ai découvert la notion de synchronicité” telle qu’enseignée dans le Natha Yoga.

La synchronicité : qu’est-ce que c’est ?

– Une “synchronicité”, selon la définition de C.G. Jung, est “l’occurence simultanée d’au moins deux évènements qui ne sont pas reliés par un lien de causalité mais dont l’association a du sens pour la (les) personne(s) qui les perçoi(ven)t”. En termes plus simples, on parle de synchronicité quand deux évènements qui en apparence n’ont aucun lien, aucun rapport entre eux, sont en réalité porteur de sens, d’un “message” pour la ou les personne(s) qui les perçoivent parce qu’ils se sont produits au même moment et au même endroit.

Le roman “La prophétie des Andes” de James Redfield que je vous recommande illustre très bien ce concept.

– En Natha Yoga, il y a synchronicité quand plusieurs actions s’accomplissent en même temps, sur un échelle de temps commune. Ces actions commencent et se terminent en même temps. Il s’agit donc de synchroniser plusieurs éléments en apparence séparés pour qu’il ne deviennent plus en réalité qu’un seul élément prenant alors tout son sens (et donc toute son efficacité).

Quels sont les éléments à synchroniser ?

Il y a en fait beaucoup d’éléments à synchroniser : le souffle, la visualisation mentale, la récitation d’un mantra, la position des yeux, de la langue, de l’anus, le mouvement du corps, des mains, des oreilles, des sourcils, l’immobilité d’un point ou d’une zone…

Et oui, ça fait beaucoup …La synchronicité ne s’acquiert pas en un claquement de doigts. Elle demande beaucoup de concentration et beaucoup de présence intérieure. Elle demande également du temps, de la patience, un bon dosage entre persévérance et tolérance.

Voici donc un moyen très concret d’aligner le corps physique (posture, mouvement), le corps énergétique (respiration, mudras, visualisations) et le corps mental (visualisation, récitation de mantras, concentration..). Lorsque les différents éléments sont parfaitement synchronisés dans le temps, il y a synchronicité, “alignement”.

Entrainez-vous à la synchronicité avec dandasana : l’étirement du bâton

Je vous propose d’apprendre à développer la synchronicité dans une pratique simple et accessible à tous: Dandasana. Vous allez vous entraîner à synchroniser votre respiration avec le mouvement de vos bras, tout en maintenant certains bandhas et mudras et une visualisation.

Dandasana est une pratique d’étirement qui libère des tensions physiques, énergétiques et mentales. Elle dénoue le plexus solaire, stimule les fonctions d’assimilation et d’élimination et favorise un bon sommeil.

Comment s’y prendre ?

Allongez-vous sur le dos, les pieds joints et les bras le long du corps. Respirez en “Ujjayi” (reportez-vous à l’article “Ujjayi pranayama”).

La synchronicité en yoga

 

Expirez complètement.

En soulevant les bras et en les amenant derrière, inspirez. Synchronisez parfaitement le mouvement des bras et l’inspiration. Ce sont vos bras qui sont les “chefs d’orchestre” et qui “déclenchent” votre inspiration.

Votre inspiration dure jusqu’au moment où vos bras sont complètement tendus derrière.

La synchronicité en yoga La synchronicité en yoga La synchronicité en yoga

A ce moment, croisez les doigts, retournez les paumes de mains et, en tenant votre respiration les poumons pleins, étirez-vous en vous arc-boutant (les fesses peuvent se soulever du sol).

La synchronicité en yoga

Quand vous êtes au bout de votre rétention à plein, les bras reviennent à leur position de départ en “déclenchant” votre expiration. Vous allez expirer tout le temps de la “descente” des bras et votre expiration se terminera au moment précis où vos mains touchent le sol.

 

Vous allez répéter ce mouvement 5 fois avec 5 visualisations différentes, avec expansion progressive de l’énergie :

1) visualiser le souffle, l’énergie qui s’expanse dans tout votre tronc

2) visualiser le souffle qui s’expanse dans tout votre corps (du bout des orteils jusqu’aux paumes de mains)

3) le souffle traverse la peau et sort au-delà du corps

4) le souffle remplit tout l’espace autour de vous à 1.5m/ 2 m du corps

5) le souffle s’étend à l’infini

 

Pendant ce temps, les yeux sont fermés et fixent un point devant vous.

Il est important d’inspirer et d’expirer LENTEMENT et en Ujjayi.

Il est également important d’enchaîner les étirements SANS reprendre son souffle entre deux. Vous devez “jongler” avec vos rétentions et les adapter pour ne pas vous “étouffer” dès le premier étirement.

De même, pensez au fait qu’après votre rétention, vous avez encore besoin de marge pour votre expiration…

Je vous rappelle la synchronicité : les mouvements des bras et les mouvements de la respiration commencent et finissent exactement en même temps tout en gardant l’immobilité du regard. Plusieurs éléments qui ne font plus qu’un.

 

Pour ceux qui veulent aller plus loin

Quand vous serez habitué à cette pratique, vous pourrez augmenter son intensité en :

– maintenant le muscle de l’anus contracté (Mula bandha)

– retournant la langue dans la bouche (kecarimudra) ou si c’est trop difficile en immobilisant la langue contre le palais avec la pointe de la langue qui s’appuie contre les dents.

 

A vous de jouer maintenant et donnez-moi vos retours dans les commentaires !

 

6 Comments

  1. Hello Eve-Anne! Merci de rappeler le principe de synchronicité, c’est en effet très important! En revanche, je suis assez surprise quand tu dis que tu as pratiqué le yoga pendant des années en faisant simplement des postures! Ce qui equivaudrait à de la gym selon moi! Et surtout, « comme 95% des gens » ? Honnêtement j’ai quelques doutes là-dessus! Je pense que la pratique du yoga implique nécessairement un minimum d’observation du souffle, avant pendant et entre les prises de postures, tu ne penses pas? Quand j’ai commencé, j’ai tout de suite été initiée à cette synchronicité, sans pour autant mettre un mot là-dessus d’ailleurs. Et dans mon école de Viniyoga, cette notion est aussi une évidence.
    J’irai même plus loin quand tu parles de synchro entre les mouvements et la respiration. L’idée serait même d’englober le mouvement à l’intérieur d’une respiration. Il en résulte que la respiration est un peu plus longue que le mouvement 🙂

  2. admin

    Bonjour Emilie,
    J’ai bien écrit cet article pour témoigner à quel point je trouve que tout est effectivement important : l’asana, la respiration, le son, la visualisation, etc … Avant de me consacrer au Natha Yoga, j’ai effectivement suivi plus d’un cours et plus d’un stage qui n’étaient axés quasi que sur le travail postural et l’alignement du corps dans la posture. Ca n’en fait pas de mauvaises méthodes mais juste des méthodes différentes. Mon intention ici est de partager ce qui m’a personnellement fait « tilter » là où certaines choses restaient obscures. Je n’avais jamais entendu parler de sons, de visualisations, de souffle énergétique,… ni pratiqué de mudra, … encore moins quand tout ça se retrouve en même temps dans une seule posture. Ca a été un gros éclairage dans ma pratique.
    Quand je dis « 95% des gens », c’est une façon caricaturale de parler, influencée par mon vécu et qui n’est pas forcément objective.
    Je ne connaissais pas cette idée d’englober le mouvement à l’intérieur de la respiration. C’est une très belle façon de voir les choses. Et oui encore une de plus … 🙂 Cela diffère néanmoins de la notion de synchronicité dont la quintessence même est que tout commence et finit en même temps. De nouveau, ce n’est ni mieux ni moins bien, juste de quoi découvrir plein de belles choses en soi.

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